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ITV : Sébastien RABÉ Animateur du Championnat de France National MX2 depuis de nombreuses années, Sébastien Rabé est un personnage fort du MX Breton qui ne mâche pas ses mots. Beau Gosse, ultra rapide en MX, cascadeur moto pour Disney, "Rabbit" a plus d'un tour dans son sac et s'est forgé une réputation de gagnant en travaillant dur tout en gardant la tête sur les épaules. Interview très intéressante d'un pilote pas comme les autres... - Salut Sébastien, comment vas-tu ? Ce n’est pas la grande forme. Disons qu’à l’ouverture du championnat de France National à Illats, je me suis pris un gros crash qui m’a fait une bonne entorse cervicale et une déchirure musculaire à l‘épaule mais heureusement rien de cassé. Je me soigne en travaillent encore plus. Peux-tu nous faire un bref retour sur tes débuts, la façon dont ont commencé les choses ? Mes parents roulaient à moto et à mes quatre ans, ils m’ont offert un PW50 avec lequel je roulais régulièrement dans mon jardin. A partir de six ans, l’âge légal pour débuter en compétition, j’ai participé à mes premières courses en éducatifs et dès ma première année, j’ai été Champion de Bretagne 50cc. J’ai ensuite enchaîné avec un second titre 50cc, puis 2 en 60 et 2 en 80 éducatifs. Je participais aux courses du Championnat de France qui avaient lieu en Bretagne (La Gacilly, Mohon, …) que je gagnais ! A l’époque, mes parents ne pensaient pas au Championnat de France et nous ne prenions pas cela très au sérieux. Je remporte ensuite 3 titres Minimes-Cadets, l’Interligue et la coupe des Régions avec un certain Raphaël Beaudouin. Pour ma dernière année en 80cc, je fais 11ème du Cadet Espoirs, 6ème du Minivert et 3ème du Trophée Kawasaki. Faute de moyens, je suis ensuite resté en Ligue 125cc de Bretagne. Je gagne le Championnat 125 Junior et A en même temps puis 3 fois Champion de Ligue. Je suis le premier à avoir gagné le Championnat avec un 250 4tps ! Depuis mon embauche à Eurodisney, je suis plus sur le Championnat de France National MX2 et quelques courses de l’Élite. - Tu es originaire de Bretagne ? Oh oui ! Et fier de l’être. Je suis de Plouha, né à Paimpol. 22 représente ! (rires) - Quels sont les adjectifs qui te décrivent le mieux? Sportif, volontaire et maniaque peut-être. - Que fais-tu juste avant de prendre le départ d'une course ? Je prépare minutieusement mes affaires et j’ajuste mes lunettes avant les 15 secondes - Comment décrirais-tu ton style ? J’aime les coups de gâchettes, d’où mon désintérêt au 450. Je ne roule plus jamais au dessus de mes limites, je pense être assez coulé, on me reproche même souvent de ne pas assez attaquer. - Pourtant avant, tu étais le genre de pilote qui n’avait peur de rien ? Oui c’est vrai mais avec l’âge tu sais … (rires) - Tu as été sélectionné dans l’équipe Bretagne pour participer à la coupe des Régions, quel intérêt portais-tu à cette épreuve ? J’aime particulièrement ce genre d’épreuve en équipe, j’ai toujours fait les Interligues. J’aime l’ambiance et ça permet de se retrouver comme je suis souvent absent en Bretagne avec mon travail. - On te voit rarement en Supercross, tu as pourtant un style qui s’accorde bien avec la discipline ? Je n’ai jamais l’opportunité de m’entraîner en SX et à part se blesser, je n’y vois aucun intérêt sans entraînement pourtant j’aurai bien aimé. Je participerai peut-être à Bédée cette année car celui là est assez abordable. - Tu as roulé en 450 les années passées, cette cylindrée ne te retenterait pas ? J’ai roulé 2 épreuves 450 en Championnat de France Élite mais c’était surtout pour les épreuves de sable. Je n’aime pas cette cylindrée, j’aime trop l’embrayage et les coups de gaz… - Cela voudrait dire aussi que le 2tps te manque ? Oui, trop ! Et puis si tu veux en parlé, moi le 4tps j’en pense que du mal. Le prix à l’achat, la perte à la revente, le danger des 450 trop puissante pour le néophyte. Le nombre de mort augmente… Bref c’est un sujet qui m’énerve car l’industrie de la moto nous mène par le bout du nez. - Revenons à la « race », tu fais 7ème du Championnat de France National 2008, ce qui est plutôt pas mal pour un des pilotes les plus âgés. Cette année, c’est la même chose ? Oui c’est déjà repartit et je comptais améliorer ce résultat avec un bon entraînement hivernal mais nous n’avons pas eu trop le temps de mettre mes suspensions complètement au point. Pour l’histoire, en 2009, je ne suis plus le plus vieux… (Rires) - Et qu'en est-il de tes départs, quel est ton problème avec ceux-ci ? A la première épreuve, j’ai eu des soucis d’embrayage mais sinon à Château-Gontier, c’était mieux avec trois départs dans le top 5 mais je me suis blessé et je lutte trop à cause de mauvaises suspensions et je me fatigue vite. - Combien d’années en National ? Cela fait 7 ans que je fais le National avec comme meilleure saison, une 6ème place finale. Jamais hors du top 10 final avec des 2ème, 3ème places de manche mais toujours pas de victoire…Je compte bien y remédier en 2009. - Les petits jeunes ne te font pas peur ? Non pas du tout. Les jeunes ne sont pas très réguliers, moi je reste en place (rires) - D’ailleurs que penses-tu des pilotes de l’Ouest, Charles Lefrançois, Maxime Jeanne où encore Hugo Noblet qui vous rejoindra sur certaines épreuves ? Max, Charles et moi, nous nous entendons trop bien, nous nous aidons. Charles est en train d’exploser et il a une marge de progression énorme. J’essai de lui apporter des petits conseils et surtout le rassuré car il manque un peu de confiance en lui. Si tout se passe bien, je le vois Champion cette année. A lui d’y croire. Maxime, je le connais moins mais il a un pur style. Quant à Hugo, il roule fort mais a manqué de chance en National, je pense qu’il met « la charrue avant les bœufs » des fois mais il a gros potentiel. - Sébastien tu as déjà du vécu, quels étaient tes adversaires en ligue de Bretagne ? Il y a eu une belle époque Rabé/Beaudouin. Sinon il y avait Alan Pessel, Eddy Coursin, Grégory Strugeon, Ludovic Harnois, Jocelyn Henry, Olivier Bruneau, Anthony Fouillet, Alexandre Lefrançois, Grégory Penvern, Cyril Merel ou encore Jérôme Botrel, un bon volontaire lui aussi. - Sur tous ces pilotes, lequel t’a le plus touché ?J’ai roulé avec Ludovic Hergnot et c’était un ami proche avec qui je faisais le con entre les manches et qui est malheureusement décédé suite à un accident de la route. - Que penses-tu de la Ligue Bretagne ? Cela évolue bien, on a une bonne ligue, c’est certain avec de bons pilotes et de beaux terrains. - D’après toi qui son les Bretons qui peuvent viser plus haut que la Ligue ? Il y en a pleins déjà actuellement. David Adam sur le Junior par exemple, Charles bien sûr en National avec moi où Sylvain Raulois et Franck Grassin qui commence à marquer des points en National. - Que penses-tu du Championnat de France National qui est quelques fois critiqué ? Le Championnat de France National est très souvent critiqué car il n’est pas très médiatisé. Il ne faut pas le sous-estimer, j’ai souvent entendu des pilotes de Ligues dirent qu’en National, ça n’avance pas alors je roule en Élite et lorsqu’ils se pointent en National, ils se sont pas devants. J’aimerai que nous arrêtions de dévaloriser de Championnat. - Si je te demandes quelles années étaient les plus plaisantes ? Mes premières années de moto car j’en faisais sans me poser de questions et je gagnais sans m’en rendre compte. Je parle des années Kids où tu t’amuses avec tes potes entre les manches et ça devrait être comme ça tout le temps. Apparemment aujourd’hui, il faut se prendre au sérieux pour être Champion de Ligue. - Tu parles aussi de l’époque où ton frère et toi rouliez sans vous posez de questions ? C’est simple, avec mon frère, nous avons toujours tout partagé et toujours eu les mêmes cartes en mains mais à un âge critique qu’on appelle l’adolescence, il a fait des choix différents et fait des conneries. Il était bon pilote mais trop « fou fou », il a eu quelques titres Kids, Minimes et 125 Cadets je crois. Aujourd’hui il a trouvé sa voie et a retrouvé la vie active « normale ». Nous avons toujours été très proche jusqu’à ce clash lors de ses 17 ans et depuis c’est différent, je ne le vois plus trop. - En 2006, il a essayé de se remettre à la moto ? Il a tenté oui mais son hygiène de vie et son comportement on fait que cela a été un échec. C’était plus pour essayer de le remettre dans le droit chemin, ça n’a certes pas marché par le sport mais il trouvé aujourd’hui une voie loyale donc tant mieux même si nos rapports sont rares. - D’où vient cette rage de vaincre des frères Rabé ? C’est vrai qu’à une époque, nous ne rigolions pas, nous faisions peur, les gens s’arrêtaient à notre image sans vraiment nous connaître. Mes parents artisans se saignaient pour que l’ont puisse faire notre sport donc je sais d’où je viens. Si je veux obtenir quelques choses, ce n’est pas en claquant des doigts mais seulement en travaillant. - Physiquement, tu travail beaucoup ? Le truc c’est qu’au travail, j’ai beaucoup de temps pour travailler physiquement, je cours beaucoup et surtout je pousse beaucoup de fonte. J’aime particulièrement la musculation qui me permet de travailler mon apparence et bien sûr de gagner en force. Je dois compenser mon manque de roulage par un entraînement physique plus important. - En quoi consiste ton travail exactement ? Je suis cascadeur au parc Disney Studio. J’y suis depuis 2002 et nous mettons en scène un film dans lequel une poursuite motos/voitures à lieu et donc des cascades. - Vous êtes plusieurs crossmen ? Oui, Anthony Fouillet, ex Champion National et Aurélien Grelier, un vendéen qui était venu en Ligue de Bretagne une année, qui a fait des top 5 en Élite et est maintenant leader en Supermotard. - Tu ne peux pas t’entraîner énormément alors ? Physiquement ça va mais pas en moto car à Paris c’est compliqué d’en avoir une. Je me suis déjà tout fait voler en 2005, camion et moto donc je fais des allers-retours Paris-Bretagne. - La meilleure rumeur que tu ais entendu sur toi ? Je n’écoute pas les rumeurs. - A qui aimerais-tu botter le cul ? A moi-même des fois. Sinon à personne, chacun mène sa vie comme il le veut. - La dernière fois tu t’es senti ridicule ? A Château-Gontier cette année, alors que je pars 2ème, je tombe comme un c…. Je me suis senti ridicule de rentrer au parc où m’attendait mon père très déçu. Je déteste décevoir mes Parents ! - Tes parents te suivent toujours ? Oui, sans eux je ne pourrais pas faire de moto car c’est trop cher avec en plus le prix de la vie Parisienne, c’est difficile. Je voudrais leurs dire juste un gros MERCI de l’éducation qu’ils m’ont donné et pour tout ce qu’ils ont fait pour moi - Tu as fait du Supermotard également, ça ne te branche pas plus que ça ? Non j’aime trop les crampons et la terre. - 2tps ou 4tps ? 2tps. Le 4tps est vraiment trop cher, il tue notre sport. Ce n’est plus une sélection au talent mais à l’argent désormais. - Si tu pouvais faire tout le Championnat de Bretagne actuel, te sentirais-tu capable de gagner le titre ? Oui, je m’en donnerai les moyens en tout cas. Mais ce n’est plus dans mes objectifs, des titres de Ligues, j’en ai à la pelle. Un acheteur ? (rires) - En dehors du motocross, quel sport et loisirs aimes-tu ? J’ai longtemps fait du badmington. Je pratique régulièrement le Jet-Ski avec des potes. Mon travail est lui-même un loisir, conduire des petits bolides à longueur de journée, c’est plaisant et comme tout le monde, j’aime sortir et sur Paris, il y a le choix à ce niveau. - Avec toutes tes années de MX, tu as bien une petite anecdote à nous raconter ? La pire c’est en 2001, je me battais pour le titre de Ligue 125 avec un pouce cassé. C’était la grosse bourre avec Raphaël Beaudouin, Anthony Fouillet et moi et à une montée de la fin de la dernière course, panne d’essence…Vert !! - Un petit mot sur Mx Bretagne ? Je trouve ça bien, c’est un bon moyen de communication et de se faire connaître. C’est bien foutu, il y a de beaux reportages et de belles photos. - De quel pilote es-tu fan ? J’admine Travis Pastrana pour ce qu’il dégage mais mon pilote préféré est Stefan Everts. - Remerciements : Mes parents, Karl mon entraîneur muscu, Stéphane Le Bitou mon entraîneur moto et mental, Erwann et David Le Goff mes macaniciens et ma copine Rachel qui me soutient tout le temp. En deux mots : |
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